Depuis le temps que nous dressons des bivouacs seuls, nous attendions bien le moment où nous en partagerions un ensemble. Et vous n’avez pas déçu !

Traduction de l’invitation (en substance) :
Forêt de Fontainebleau ; sentier de l’érosion ; levez le nez !

Il fallait localiser un drapeau et sur zone, nous en avions hissé deux côte à côte, fixés à un point haut. Appelé à participer de plus en plus à nos expéditions, Barbeblanche était de la partie. Nous nous sommes installés dès 13h, tandis que Laska s’éclatait dans les fougères. A 14h, message de l’Aile Bleue, seconds vainqueurs qui prennent justement l’avion le sur-lendemain pour La Réunion :

Eux : « Dites, capitaine ? Le bivouac, c’est bien sur le sentier de l’érosion ? »
Moi : « Ouaip’ ? »
Eux : « D’accord. On est à la gare. On arrive. »

Je me retourne vers Sax pour lui montrer les messages :

– Tu sais où est la gare ?
– A deux heures de marche, à travers la forêt.
– Bon bah ça va.
– Ils vont déchanter par contre, quand ils vont voir qu’il n’y a pas de réseau.

Sur les coups de 15h, une silhouette est apparue. Imberbenoire a un prénom russe et la stature qui va avec. Heroesbeduch suivait pas loin, accompagné par son amie, Juliette95. Ils ne nous feront la surprise qu’un peu plus tard en affichant leurs belles couleurs, mais on s’en doutait un peu : bienvenue à l’équipage de la Rosée d’Bière ! Nous rejoignirent ensuite Aurore69, ses enfants, puis Nif et Jul15, de l’Orion, deux jeunes moussaillons ou encore LittleVFA… Nous nous sommes installés sur les rochers, avons ouvert les bières et commencé à parler de l’Aile Bleue : arrivera ou n’arrivera pas ? Au sujet des retardataires, Imberbenoire prévient que Yad est « quelque part dans le coin… ».

Si nous avons organisé ce premier événement un peu vite, nous avons été très touché lorsque nous avons réalisé que certains venaient d’Auvergne ou de La Rochelle, juste pour taper du saucisson et du rhum avec nous ! Le soleil était au rendez-vous et l’ambiance, délicieuse. La bande son du journal de bord tournait dans le fond et Imberbenoire nous racontait sa crise de Tourette, le jour où il vit qu’un crâne avait été découvert à… 10 bornes de chez lui ! On rigolait. Évoquant la méthode utilisée par l’Aile Bleue, qu’il valida, fair-play, avouant avoir démarré le jeu en songeant lui-même à nous kidnapper pour nous faire parler. J’ l’ai pris dans mes bras !

A un moment donné, l’Aile Bleue s’est pointée ! Sans prévenir, à la cool et sans pression (c’est leur truc, ça). Le jeune couple de forbans tenait absolument à partager ces instants avec nous. Heroesbeduch est revenu avec leur drapeau et pendant c’ temps-là, Yad était toujours « quelque part dans le coin ». Pour déconner, les enfants sont montés sur les pierres en hurlant son nom : c’est comme ça qu’on l’a retrouvée… Le temps s’est faufilé entre les larmes de rhum, les [tooltip title= »balles biodégradables »]swings de golfs[/tooltip], les discussions, les théories et l’incroyable plaisir de se découvrir.

Et 22h ont sonné. On s’est regardés, Sax et moi, un peu hébétés… C’était court. Beaucoup trop court ! Vous étiez géniaux. Vraiment géniaux. Et on aurait voulu prolonger jusqu’au bout de la nuit. Malheureusement, nous avions choisi un lieu que l’on doit évacuer à 22h. Tout l’équipage a plié le bivouac et on vous a fait confiance pour le chemin du retour. Votre parcours était plus long, mais plutôt sympa, puisqu’à l’arrivée nous attendait tout le staff départemental de l’ONF. Une trentaine d’agents qui, faute d’infraction, nous ont récité le nouveau code pénal du coin passé 22h (88 554 francs CFA, à peu près) sur un ton martial. Leurs 17 HDI écologiques repartis, nous nous sommes retrouvés sur le parking comme des cloches à ne pas savoir comment se dire au revoir. Certains nous avaient déjà quitté. Les plus jeunes capitulaient. Nif raccompagnait Jul15 ou l’inverse – on aura mal compris. Imberbenoire en avait rien à faire : il allait planter sa tente de 25m² avec balcon, coûte que coûte. Heroesbeduch et Juliette squatteraient dedans. Et Yad cherchait sa bagnole (mais elle était à côté). On s’est quittés, légers, plus qu’heureux ; ravis.

Merci, bonne chasse et à l’année prochaine, camarades.

Photos de Heroesbeduch et Barbeblanche