LES PERSONNAGES

Olivier Levasseur

Benjamin Hornigold

OLIVIER LEVASSEUR

Officier de la marine royale, Louis Labous devait à l’origine servir la France. Il n’obéit finalement jamais qu’au drapeau noir ! Comme beaucoup de pirates, il changea de nom, devenant Olivier Levasseur avant de traîner ses guêtres sur Libertalia : la première République Pirate. C’est là que tout bascula, de la naissance de sa fille – qui aurait le sang chaud quoi qu’il arrive – au secret le mieux gardé de la République : le trésor de Libertalia. Une montagne d’or, de rubis, de diamants… Des milliards, à ne plus savoir qu’en faire. Un trésor maudit, volé dans le sang et qu’Olivier Levasseur n’oublierait jamais ; il passa sa vie à le chercher.

Cultivé, tacticien hors pair et navigateur de talent, Levasseur était le maître de manœuvre du capitaine Hornigold, roi des Frères de la côte à l’époque où Barbenoire et Sam Bellamy étaient encore ses seconds… Après quoi, Levasseur & John Taylor descendirent la côte ouest-africaine, le temps de quelques raids vengeurs contre les ports négriers. Nul doute qu’ils traquaient déjà la Cassandra, nouvelle piste vers le fameux butin de Babylone. Le 26 avril 1721 et après des années de traque, Levasseur mit enfin son plan à exécution : le braquage du siècle s’apparentait à un ship jacking en pleine rade de Saint-Denis et les pirates s’emparèrent de 4,5 milliards d’euros…

«Pendant des années, j’ai traqué le plus formidable trésor qui ait jamais existé ; des centaines de millions de livres en rubis, or et diamants. Je sais comment le retrouver et je vais le prendre. Si vous voulez en être, bienvenus à bord.»

Complément
Constellation

BARBENOIRE

Fait d’armes : Blocus de Charleston en 1718…
Particularité : Citoyen d’honneur britannique

Angoissant, méprisant et effrayant, il avait inventé son nom, mais pas oublié son passé. Lettré, il ne laissa aucun journal de bord et ne confia jamais ses desseins à quiconque. Une histoire complexe et mystérieuse, ou le récit d’un homme qui voulait simplement rentrer chez lui.

Teach fut le second d’Hornigold, à la période où celui-ci écumait les Bahamas en compagnie de Levasseur. Il attendit la réunion de Providence (organisée par Woodes Rogers) pour se lancer à la conquête du Nouveau Monde… seul ! Edward « Barbenoire » Teach était un fou violent, impuissant, génie ignoré et méprisé ; un ogre éternellement affamé.

« Les morts ne parlent pas. Ils ne mentent pas, ne menacent pas, ne négocient pas. Ils agissent. »

Complément
Les grognards
Constellation

JOHN TAYLOR

Fait d’armes : 4,5 milliards d’euros jamais retrouvés
Particularité : Psychopathe assumé, amoureux d’Olivier Levasseur

« Regarde-moi bien : Parce que j’ai pas une gueule qui porte bonheur. »

En Irlande, l’envahisseur anglais avait un petit jeu pour les enfants pas sages : le « sourire de Glasgow ». A l’aide d’une lame, les soldats leur tranchaient les joues, agrandissant le sourire des fils de dissidents. Ces balafres asymétriques, John Taylor les assumerait toute son existence. Elles devraient changer radicalement son rapport à la vie, et plus encore à la mort.

John Taylor était un prédateur. Il n’assassinait que pour l’enivrant plaisir de voir se diluer la dernière lueur d’âme dans le regard de sa victime. Dans le tumulte d’une bataille navale, il transformait les duels aux sabres et aux mousquets en fascinants ballets, danses effrayantes qu’il dirigeait en véritable artiste de la mort.

Sa rencontre avec Olivier Levasseur ébranla sa vie, submergée par un tourbillon de sentiments contradictoires, de la haine viscérale à l’amour absolu

John Taylor découvrit  qu’il pouvait aussi aimer… à en crever !

« Regarde-moi bien : parce que j’ai pas une gueule qui porte bonheur. »

Complément
Constellation

ANNE BONNY

Fait d’armes  : Princesse des pirates
Particularité : Héritière millionnaire

La fille aux cheveux rouges portait des armes, sifflait du rhum et jurait comme un homme. Très jeune, Anne Cormac hérita. Elle était millionnaire et s’en foutait. Sa vie, c’était celle des hommes qui l’avaient élevée. Du sable liberi aux docks de Charleston, une poignée de forbans qui l’avaient toujours fait rêver :

Ils s’appelaient Levasseur, Taylor, Hornigold, Rogers, England… Ils lui avaient tout appris. A tel point que petite, elle se rêvait un jour leur égale, entre batailles et conquêtes, pistant des trésors sur toutes les mers du monde… Tous l’abandonnèrent !

Lorsqu’elle eut enfin l’âge de raison, Anne Bonny épousa la piraterie par vocation. Et aussi un petit peu par amour… Il était beau, il était fourbe. Il était doué, lâche et envoûtant :

Elle l’appelait Jack. Il s’appelait Rackham.

« Je regrette de te voir dans cet état, mon amour.
Mais si tu t’étais battu comme un homme,
tu n’aurais pas à mourir comme un chien. »

Complément
Constellation

BENJAMIN HORNIGOLD

Fait d’armes  : Chef de la Flibuste aux Bahamas de 1714 à 1718
Particularité : Infatigable chien de mer

Benjamin Hornigold était un incompris ; tant par ses contemporains que par l’Histoire !

On le dit mutin ; lui se voyait libre.
On le dit pirate ; lui se croyait libre.
On le proclama chef des Frères de la côte aux Bahamas ; lui se pensait libre.

Pour Benjamin Hornigold, la liberté ne pouvait avoir de prix. Elle représentait d’interminables courses lancées en mer, contre un ennemi invisible que même la vigie avait perdu des yeux. Elle représentait ces nuits glacées après des jours brûlants, sans jamais lâcher la barre ; à boire, manger et pisser sur place. La liberté, c’était sa vie. Le borgne devint un chien de mer. Le chien de mer devint un chef. Le chef de la flibuste. L’homme qui aurait pu faire plier les monarchies.

L’homme qui portait sur ses épaules tous les espoirs de la confrérie. Le souverain noir.

« Les politiques sont comme les piafs ;
ils vous mangent dans la main quand ils sont à terre
et vous chient dans la gueule quand ils sont en l’air ! »

Complément
Constellation

JACK RACKHAM

Fait d’armes  : 1 million d’euros
Particularité : Capitaine ayant enrôlé ses maîtresses : Anne Bonny & Mary Read

« La belle-gueule au calicot » marqua l’Histoire comme l’un des plus terribles pirates, semblable à son mentor assoiffé de sang, Charles Vane. Jack Rackham était cependant tout l’inverse. Après avoir démis son patron, l’essentiel de l’équipage déserta. À leur décharge, Woodes Rogers venait d’offrir ses pardons, les receleurs devenaient introuvables et la guerre allait reprendre un peu partout.

Jack n’avait qu’un objectif, sauver l’amour de sa vie, Anne Bonny. Mais elle ne voulait qu’embrasser la confrérie. C’est ainsi que le capitaine au calicot réembarqua avec une poignée d’hommes, et deux femmes malgré lui. Anne, bien entendu, mais aussi Mary, sa concubine. Il pensait faire de ce trio sa force, ce fut sa malédiction.

« Le meilleur plan, c’est toujours celui qui ne coûte pas de sang. »

Complément
Équipage
Constellation

CHARLES VANE

Fait d’armes  : L’urca de Lima
Particularité : Sanguinaire

L’homme qui voulait un trône… Charles Vane avait été corsaire avec Henry Jennings, avant de le seconder dans la prise de Nassau. Tandis que le patron recrutait dans les Antilles, Charles perdit le fort au profit d’autres capitaines de la confrérie. Il monta un petit équipage, attaqua des navires avec une violence inouïe et parvint à reprendre le fort, avant qu’Hornigold ne s’en empare à son tour.

Déjà célèbre, Charles Vane s’illustra en s’emparant des restes de l’Urca de Lima, à la barbe d’Hornigold qui n’avait pas pu tout emporter. L’inévitable conflit gagna un sursis avec l’intervention de Woodes Rogers, mais les deux pirates étaient destinés à en découdre.

« Si tu plantes un mec, Jack, remonte le tranchant de bas en haut. Toujours de bas en haut : sinon, ça fait pas assez mal ! »

Complément
Constellation

WOODES ROGERS

Fait d’armes  : A « aboli » la piraterie
Particularité : Premier gouverneur des Bahamas

De l’audace, de l’audace, toujours de l’audace. De ses premiers pas de bambin intrépide aux coursives du fort de New Providence, Woodes Rogers ne cessa de provoquer la vie jusqu’au bout de l’audace. C’est ainsi qu’il s’enrôla  en 1707 au côté de l’aventurier Dampier ; qu’il arracha le pauvre Robinson Crusoé à son île ; qu’il édita, sans l’accord de la reine Anne, des édits de pardon amnistiant des forbans ; et qu’il obtiint de son successeur, le roi George, le trône des Bahamas.

« Expulsis Piratis, Restitua Commercia. »

Complément
Constellation

EDWARD ENGLAND

Fait d’armes  : 6 millions d’euros
Particularité : Capitaine pirate résolument pacifique

Edward (Seegar) England tenait plus du receleur aguerri que du forban sanguinaire. C’était un gestionnaire, pas toujours doué.

Un capitaine d’une singulière bonté, si l’on en croit les témoignages d’époque, qui commandait pourtant des fous furieux de la trempe de John Taylor. Du strict point de vue des caractères, leur association fut encore plus surprenante que le binôme Taylor-Levasseur.

Dans la flibuste, ça n’est pas vraiment un secret :

« Un pirate, ca flingue avant de se faire tuer. »

Complément
Constellation

THOMAS TEW

Fait d’armes : Un carnage pour 79 millions d’euros
Particularité : Père du roi malgache Rastimilaho

Thomas Tew était un pirate anglais qui parcourut le monde à la fin du XVIIe, à bord d’un sloop volé ; l’Amitié. Partout où il passa, cet ancien corsaire se présenta comme « amiral et prince consort de la république Libéri ».

Peu de gens lui firent crédit. Pourtant, il était bien l’époux de la reine malgache Rahena et le père de son enfant, Ratsimilaho. Il était aussi leur pire ennemi…

« Le plus fabuleux magot que vous puissiez imaginer. Pas vrai, camarade ? »

Complément
Constellation

Sir HENRY MORGAN

Fait d’armes : Auteur du Code de la piraterie
Particularité : Gouverneur de la Jamaïque

Fils de fermier devenu soldat puis corsaire, le capitaine Morgan attaqua Cuba, le Venezuela, le Panama, le Pérou et les Caraïbes, que l’Angleterre souhaitair reprendre aux Espagnols. En 1672, son zèle (intempestif en temps de paix) le conduisit en prison. Deux ans plus tard, le roi Charles II le libéra et en fit le gouverneur de la Jamaïque :

Sir Henry Morgan !

L’ancien corsaire s’établit à Port Royal, comme une autorité morale pour tous les pirates du Nouveau Monde. La rade jamaïcaine devint alors le havre de toute la flibuste, au point que Morgan dut éditer une charte ; un Code dictant la conduite à tenir en mer et sur terre pour tous les membres de la confrérie des Frères de la côte. Plus d’un siècle avant la Révolution française, son article I présentait les pirates comme « libres et égaux en droits, quels que soient leurs fonctions ou leurs grades, leur âge, la couleur de leur peau, leur obédience religieuse ou leur opinion politique ».

Sir Henry Morgan ne révélera donc jamais sur la véritable origine de sa fortune : la traite d’esclaves…

« On ne civilise pas des pirates, on les commande et, au besoin, on contourne la loi au nom du roi. »

Complément
Constellation

OLIVIER MISSON

Fait d’armes  : Fondateur de la république de Libertalia
Particularité : Receleur de 4,5 milliards d’euros

A bord de La Victoire, Misson n’était rien jusqu’à ce qu’un accrochage malencontreux envoie tous les officiers par le fond et le propulse derrière la barre et les cartes, au rang de capitaine. Flanqué de son ami Caraccioli, un moine alcoolique défroqué, Misson ne savait pas où aller.

Ce fut d’abord Anjouan et ses délices, avant de virer sur Madagascar, pour éviter la guerre. Misson le pacifique parvint à fonder une république qui, malgré lui, devint un mythe : Libertalia.

« Non, on n’est pas riches. On est dans une merde noire. »

Complément
Constellation

B.CARACCIOLI

Fait d’armes : Fondateur de la république de Libertalia
Particularité : Moine défroqué alcoolique et drogué jusqu’à l’os

Sans Misson, Caraccioli n’était pas grand-chose. Avant la vie monastique, l’existence de Caraccioli était totalement vouée au rhum, aux femmes et au zamal. Après aussi, ceci dit. La métamorphose se fit sur les rivages d’Anjouan. Et la mue s’opéra sur le sable libéri.

Sans qualités ni aptitudes, Caraccioli s’imposa malgré lui comme la seconde figure de la république ; le seul capable de garder le cap pacifiste malgré l’immigration, toujours plus importante, de nouveaux pirates …

Caraccioli veillait sur ses ouailles et son trésor, avant que tout ne tourne mal.

« Des mutins ou des pirates ! C’est ton choix, capitaine. Vu la peine encourue dans les deux cas, et considérant qu’il faut bien manger, boire et baiser de temps en temps, je ne vois pas pourquoi tu as besoin de penser. Nous sommes entrés en piraterie sans même l’avoir envisagé, voilà tout. Tiens. Fume, c’est du bon. »

Complément
Constellation

WILLIAM CORMAC

Fait d’armes : Père officiel d’Anne Bonny, née Anne Cormac
Particularité : Procureur de formation devenu planteur millionnaire

Ami de jeunesse de Louis Labous – devenu Olivier Levasseur –, Cormac fuit la guerre opposant son Irlande natale à l’Angleterre. C’est dans ce cadre qu’il atterrit à Charleston, à la fin du XVIIe siècle.

William Cormac y obtint, de façon surprenante, une plantation qui deviendrait l’une des plus rentables de la Caroline, enviée par un procureur local, et qu’à sa mort il légua à son unique héritière : Anne Bonny.

« Qu’est-ce que tu viens m’emmerder avec l’humidité ? »

Complément
Constellation

SARA JEGGIN’S

Fait d’armes : Sauveur de la république libéri
Particularité : Chef de clan polyandre

Si Anne Cormac, qui deviendrait Anne Bonny, hérita bel et bien de la fortune et de la plantation Cormac, il est difficile de trancher sur sa filiation : était-elle la fille biologique de Levasseur et de Sara Jeggin’s, comme nous avons choisi de le penser ? Ou celle de William Cormac et d’une certaine Marie Brennan ? Originaire de Cork (Irlande), Marie était la fille d’une servante irlandaise employée par la famille Cormac. Marie ne passa que quelques années au domaine. Le temps pour William de lui faire un enfant, une petite fille, puis de l’épouser juste avant qu’elle ne meure d’une fièvre typhoïde.

Un écart avec l’Histoire au service d’une histoire :

Sara Jeggin’s relève plus du prête-nom que de la pure invention. Si les historiens s’accordent à dire que la république de Libertalia a bel et bien existé, les preuves archéologiques manquent. Le rapt en Angleterre du petit roi Ratsimilaho comme le destin de son père (Thomas Tew) laissèrent plus de traces historiques que la république, fondée dans une baie. Que pouvait-il en rester, hormis ces légendes récurrentes ?

Les mêmes récits qui relatent les exploits d’Olivier Misson et de son acolyte Caraccioli, rapportent la fourberie de l’amiral Tew et la détresse de la reine Anteva. Des textes décrivant la colonie libéri racontent comment ses femmes, qui étaient les plus libres du monde, défendirent la république, avec leurs cœurs, avec leurs tripes.

S’il en fallait une pour les représenter toutes, ce serait elle : Sara Jeggin’s.

« Le sorcier m’a dit que ce serait un garçon. »

Constellation

JAMES MACRAE

Fait d’armes : Le combat d’Anjouan, qui l’oppose à John Taylor.
Particularité : Diplomate sur terre, prince en mer et cœur noble à la guerre.

James Macrae (du clan des Mac Ian Oig, fils de John Ian Macrae, petit-fils d’Ian Dubh Mac Ian Oig, dit John le Noir, et arrière-petit-fils de John le Jeune) n’avait peur de rien. Élevé dans la stricte tradition du courage écossais, son navire (La Cassandra) et lui représentent l’ultime piste pour retrouver le trésor de Libertalia.

Il s’illustrera à l’occasion du combat d’Anjouan, aux Comores. Là, il sera abandonné par les capitaines Kirby et Kapper, à l’approche de deux vaisseaux battant pavillons noirs : le Victory de John Taylor et le Fancy d’Edward England. S’ensuivit la bataille navale « la plus longue, la plus sanglante, la plus meurtrière et la plus coûteuse de toute l’histoire de la piraterie »,  selon l’historien maritime Eric J. Graham.

James Macrae, du clan des Mac Ian Oig, fut surtout le seul adversaire que John Taylor respecta jamais .

« Capitaine, il est des gens qui méritent de mourir. Et d’autres qui doivent mourir, mais ce sont rarement les mêmes. »

Complément
Constellation

HOWELL DAVIS

Fait d’armes : 3,4 millions d’euros
Particularité : L’imposture est son art

Davis était menteur, Davis était tricheur ; c’était un imposteur ! Sa carrière fut à l’image de sa vie : courte, insouciante, provocatrice et rentable. Le « truc » d’Howell, c’était de se faire passer pour n’importe quel autre que lui, pourvu qu’il ait l’air honnête. Sur son bord, ses hommes devaient être propres et s’habiller convenablement, quitte à porter l’uniforme et, surtout, ne pas avoir l’air d’être ce qu’ils étaient : des pirates. Avec superbe, ce jeune homme à peine sorti de l’adolescence endossait tous les rôles : corsaire, percepteur fiscal, capitaine de marine, militaire ou marchande, tout ce qui pouvait gagner la confiance des gouverneurs.

Parce que oui, sa cible préférée, c’était les gouverneurs.

« Nous pourchassons un flibustier nommé Howell Davis !, lança Howell, son regard remarquablement naïf, tandis que son sourire trahissait sa malice. Son Excellence nous ferait-elle l’honneur d’une escale, pour faire un peu d’eau ? »

Complément
Constellation

THOMAS COCKLYN

Fait d’armes : Pillages de la côte ouest-africaine
Particularité : Éternel second au sang chaud

Beaucoup l’ont dit capitaine – lui le premier en a rêvé – mais Cocklyn était un second. Un saigneur plus qu’un seigneur, violent, irascible, violeur, égorgeur, alcoolique, pédophile, également découpeur d’entrailles d’Anglais. Un vrai fumier, toutefois suffisamment respectueux du Code pour ne s’être jamais (trop) élevé contre son maître : le jeune Howell Davis.

Il faut préciser que sous le commandement de Davis, les affaires étaient rentables. Elles le devinrent encore plus lorsqu’Howell eut accepté une alliance avec John Taylor et Olivier Levasseur.

« Devinez c’que la Française et sa rouquine nous cachent ? Un trésor ! Un putain de trésor. »

Complément
Constellation

BARTHOLOMEW ROBERTS

Fait d’armes : 24 millions d’euros
Particularité : Pirate le plus efficace de l’histoire : jusqu’à 22 prises par jour

Si l’on devait résumer « Black Barth », ce serait en chiffres : 470 prises. Un patrimoine rapiné de 24 millions d’euros. Des combats au corps-à-corps de deux à cinq heures. En termes d’efficacité et de rentabilité, Bartholomew Roberts était l’un des plus grands pirates de l’âge d’or de la piraterie.

Sa carrière devait prendre un tournant décisif à l’issue de la réunion de Providence, où Woodes Rogers avait tenté de réunir tous les capitaines de la confrérie. Dans une expédition folle, il s’était associé au capitaine Davis puis avec lui, au capitaine Levasseur. Ensemble, ils allaient raser les camps d’esclaves africains et ainsi terroriser des milliers de négriers. C’est à ce moment que Roberts succéda à Howell Davis et se métamorphosa en : « Black Bart ».

D’apparence élégante, excessivement raffiné, il prenait toujours soin de couvrir sa poitrine et d’être rasé de très près. C’était un dévoreur de jeunes hommes, qu’il faisait systématiquement exécuter après leurs ébats. Enfin, il avait ordonné que son corps soit jeté en mer à la seconde où on le croirait mort – ce qui fut fait.

Pour toutes ces raisons, « Black Bart » incarne une autre légende : la résurrection d’Anne Bonny, après sa mystérieuse disparition…

Complément
Constellation

WILLIAM RHETT

Fait d’armes : Capture de Stede Bonnet
Particularité : Intraitable chasseur de pirates

“J’exige !… Non, le roi exige que ce monstre, ce terroriste, ce fou, soit pendu. Pas pardonné !”

Sec, droit et fier, William Rhett était un propriétaire venu d’Angleterre, en 1694. En Caroline du Sud, il développa la culture du riz, rejoignit l’Assemblée coloniale, s’engagea dans une milice provinciale, et obtint le titre de lord. Marchand zélé, Rhett devint contrôleur des douanes et dut affronter des resquilleurs, des forbans, ainsi que des raids franco-espagnols incessants, jusqu’à la fin de la guerre. Rhett s’illustra dans la défense de Charles Town et, à la fin du conflit, devint capitaine de flotte et chasseur de pirates pour la Navy. Il naviguait entre la Caroline et les Bahamas, dont il avait le contrôle des douanes. En 1718, il intercepta Stede Bonnet dans la cape Fear et l’envoya au gibet.

Dans les années qui suivirent, il devint vice-amiral puis lieutenant général. En 1722, il fut nommé gouverneur des Bahamas à la suite de Woodes Rogers, mais mourut avant de prendre le poste.

Complément
Constellation

JAMES PLANTAIN

Fait d’armes : Roi de la Baie des Pirates
Particularité : Roi aux ordres d’un roi

James Plantain était un stratège, capable de puiser dans l’héritage libéri pour créer une cohabitation économique entre la flibuste du monde et les autochtones. C’était aussi un roi soumis aux ordres d’un autre, plus puissant : Ratsimilaho.

James Plantain ne pouvait diriger Rantabe sans l’aval du roi malgache.

Complément
Constellation

SAMUEL BELLAMY

Fait d’armes : 92,3 millions d’euros
Particularité : Prince des pirates

Bellamy démarra doucement, dans des cloches de plongée, cherchant l’or dans des épaves pour mieux fuir sa femme. C’est presque par accident qu’il rencontra trois hommes, qui allaient changer sa vie : Barbenoire, Benjamin Hornigold et Olivier Levasseur. Le premier resterait  son seul ami dans la confrérie.

En solo, Bellamy fit une brillante carrière, auréolée de succès dont le dernier, la Whydah Gally , serait  – littéralement – son tombeau.

Complément
Constellation

WILLIAM DAMPIER

Fait d’armes : 3 tours du monde.
Particularité : Mentor de Woodes Rogers.

En trois tours du monde, Dampier découvrit l’Australmie et décrivit la Papouasie-Nouvelle-Guinée et d’innombrables îlots, il a sauvé Alexander Selkirk (Robinson Crusoé)  et formé Woodes Rogers.

Complément
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FRANÇOIS-LOUIS ROUSSELET DE CHÂTEAURENAULT

Fait d’armes : Glorieux capitaine de la marine française
Particularité : Homme le plus puissant de Bretagne de 1687 à sa mort (1716)

Le petit (en taille) marquis de Châteaurenault, vice-amiral du Levant et maréchal de France, venait d’une famille de marchands. C’est parce qu’il était le protégé de Gondi, cardinal de Retz et archevêque de Paris, qu’il intègra la carrière militaire et put s’illustrer à la Bataille des Dunes et au Siège de Dunkerque, devant le prince de Condé.

Vinrent les années de gloire et de guerre – l’un ne va pas sans l’autre. La guerre de Hollande, d’abord, où en infériorité numérique il coula les corsaires hollandais. La guerre de la Ligue d’Augsbourg ensuite, durant laquelle il devint lieutenant général des armées navales. Louis XIV le plaça alors sous les ordres du roi d’Angleterre, Jacques II. Toujours en infériorité numérique et redevenu l’ennemi des Anglais (la Ligue d’Augsbourg, c’est compliqué), il écrasa une flotte de la Navy et les força à se couler ou à s’immoler par le feu. Vint enfin la guerre de succession d’Espagne, dans laquelle il s’illustra encore jusqu’à ses 67 ans.

La mort, en pleine bataille et dans ses bras, de son fils aîné, François Rousselet, marqua la fin de sa carrière. François-Louis Rousselet, le Breton fort-en-gueule, n’avait plus qu’une idée : retourner chez lui, à Brest, prendre soin de sa fille, Hélène…

Sur la fin de sa vie, il fut fait chevalier des ordres du Roi, malgré ses origines.

Complément
Constellation

ISRAËL HANDS

Fait d’armes : Commandant en second et ami de Barbenoire
Particularité : Lettré

Grand blond sec de trente-sept ans, Israël faisait partie de l’état-major de Charles Vane. Un maître de manœuvre à la vie pleine de légendes, souvent vraies. Il avait débusqué un forcené, retranché dans la batterie du Lark et qui menaçait de tout faire sauter. C’est toujours lui qui avait maté une mutinerie, à force d’arguments et avec seulement deux mousquets. Lui, toujours,  qui avait récupéré le plan de l’Urca de Lima. Un Frère de confiance, un éternel second couteau, rusé et adroit pour ce qui était de sauver sa peau – et celle des autres. Un type fiable.

Complément
Constellation

MARY READ

Fait d’armes : Souvent invaincue en combats singuliers
Particularité : Concubine d’Anne Bonny

Mary avait le sang chaud, l’armée dans les veines, et s’habillait en homme pratiquement depuis l’enfance. Elle combattit la France durant la guerre, puis prit le large, affûta le sabre et s’évada : cap sur les Antilles.

A Nassau, tout lui semblait possible, mais elle n’était bonne à rien. Déguisée en homme, elle se fit passer pour bottier… dans un environnement de voleurs.

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BERTRAND D’OGÉRON DE LA BOUËRE

Fait d’armes : Gouverneur de l’île de la Tortue
Particularité : Percepteur fiscal inconscient

Il fallait oser, Bébert l’a fait.

L’île que les Français appelaient Saint-Domingue, les Espagnols l’appelaient Hispaniola. Sa petite sœur, la Tortue, eux la nommaient Tortuga. La grande île était coupée en deux avec, à l’Ouest, la partie française et à l’Est, la partie espagnole. Au milieu, un troupeau de boucaniers qui faisaient passer le gibier et les récoltes en douce, d’une zone à l’autre, pour éviter aux chasseurs et planteurs d’une nationalité d’être obligés de revendre à bas prix à leurs propres compagnies nationales.

C’est dans ce contexte, qu’un capitaine de marine anobli et pourtant ancien boucanier de Saint-Domingue lui-même, Bertrand d’Ogeron de La Bouëre, fut nommé gouverneur de l’île de la Tortue. Il le resta dix ans, si on ne tient pas compte de quelques vacances du pouvoir de plusieurs mois à chaque fois ; retraites imposées par la flibuste révoltée. En 1675, une révolte explosa, elle eut raison de Bertrand qui jeta définitivement l’éponge.

 

Complément
Constellation

LAURENS DE GRAAF

Fait d’armes : Le Honduras, Veracruz, Carthagène, Campeche et Cuba
Particularité : Dandy surnommé « le fléau de l’Ouest »

D’origine hollandaise, Laurens de Graaf commença sa carrière de pirate à la tête d’un équipage français. Avec, il brula plusieurs villes – dont Campeche – et arraisonna des dizaines de navires, toujours plus grands, toujours mieux armés. Ses faits d’armes font le tour du monde, au point que l’ancien forban et gouverneur, Henri Morgan, met sa tête à prix. 

L’année où il mit la main sur Louis Labous (Olivier Levasseur), qui termina dans ses geôles, Laurens de Graaf est devenu le premier rempart de Saint-Domingue contre les envahisseurs cubains. On le décrivait comme grand, blond, aussi charmeur qu’envoûtant, et on lui prêtait une aventure avec une espionne française : Anne Dieu-le-Veut. Pour les Espagnols, ce mercenaire des mers est l’image même du Diable.

« On vit une époque exceptionnelle ! »

Complément
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JOSEPH BEAUVOLLIER DE COURCHANT

Fait d’armes : Gouverneur de l’île de la Réunion de 1718 à 1723
Particularité : Homme d’État

Joseph Beauvollier de Courchant était le gouverneur en exercice sur Bourbon (La Réunion) lors de la prise de la Nossa Senhora do Cabo par Olivier Levasseur et John Taylor. Il avait été envoyé sur l’île en 1718, avec l’ordre d’y installer la culture du café qui ferait la richesse du territoire. Il y ajouterait le coton, le poivre, le girofle, la cannelle…

Durant cinq années de gouvernance, il fut secondé par Desforges-Boucher, qui lui succéda. A son initiative, le Haut Conseil de Bourbon balise, en 1718, un petit sentier qui traverse la Montagne, reliant Saint-Denis à Saint-Paul. Route en lacets qui prendra plus tard le nom de chemin de Crémont.

« Gouverner, c’est prévoir : donc, toujours s’attendre à du gros temps ! »

Complément
Constellation

ANTOINE DESFORGES-BOUCHER

Fait d’armes : Gouverneur de l’île de La Réunion de 1723 à 1725
Particularité : Entrepreneur de l’île de La Réunion de 1702 à 1725

Mousse capturé par des pirates Maures puis libéré, transformé en valet par son sauveur (Séguier de Liancourt), Antoine Boucher, dit « l’abbé Boucher », débarqua  sur l’île Bourbon pour la première fois en 1702, à l’âge de 22 ans. Le gouverneur d’alors le nomma magasinier. Malgré le racisme qui régnait sur l’île, Antoine tomba éperdument amoureux de Marie Touchard, une métisse. Elle lui donna un fils. Il ne le reconnut jamais, préférant s’enfuir et rentrer en France, où il entama l’écriture d’un mémoire sur sa connaissance de La Réunion.

En 1718, Antoine Boucher accepta de revenir à Bourbon, dans les bagages de son ami et mentor, le nouveau gouverneur Joseph Beauvollier de Courchant. Après quelques atermoiements (l’abbé Boucher peinant à accepter une descendance métisse), Antoine Desforges mit finalement Marie Touchard et son fils à l’abri du besoin, dans une propriété de Saint-Paul.

Avec Beauvollier, Antoine développa la culture du café et étendit la colonisation de l’île vers le Sud. Après deux ans à la tête de la colonie, Desforges-Boucher tenait son titre de gloire : avoir rehaussé le prix du café. La compagnie des Indes avait  de plus en plus de mal avec ce gouverneur / entrepreneur. La tension montait. Des rumeurs de détournements de fonds parcoururent le monde. Desforges-Boucher fut relevé de ses fonctions. Il meurt à l’âge de 45 ans, sur l’île du volcan, sans attendre son successeur.

Complément
Constellation

HÉLIE DIORÉ DE PÉRIGNY

Fait d’armes : Gouverneur de l’île de la Réunion de 1725 à 1727
Particularité : Gouverneur remplaçant et illettré

Homme de guerres, Hélie Dioré n’était pas préparé à cette charge. A son arrivée sur l’île, il était accompagné par son beau-frère, Jacques Juppin de Fondaumière, qui lui servait de secrétaire, car le nouveau gouverneur ne savait ni lire ni écrire. Sa nomination tenait au fait que l’ex-ex-gouverneur, Joseph Beauvollier de Courchant, avait  refusé de reprendre les rennes de la colonie à la mort de son protégé épuisé, Desforges-Boucher.

Dioré fut chargé par la compagnie des Indes d’enquêter sur feu l’abbé-Boucher, afin de prouver les accusations posthumes de corruption. Le nouveau gouverneur négligea  donc le cœur économique de l’île : la culture. Bientôt, un excédent de café envahit le marché, faisant chuter les cours : ce fut la crise ! Hélie Dioré de Périgny s’en sortit en faisant importer un très grand nombre de femmes dans l’île, apaisant ainsi les colères – lui même y eut sept enfants…

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PIERRE-BENOÎT DUMAS

Fait d’armes : Gouverneur de l’île de la Réunion de 1727 à 1735
Particularité : Gouverneur en exercice lors de la capture d’Olivier Levasseur

A 31 ans, Pierre-Benoît Dumas prit la chancellerie de Bourbon en compagnie de son petit frère, Gabriel, qu’il nomma au Haut Conseil et qui devint son conseiller. La crise du café avait appauvri l’île ; le Code Noir de Colbert avait fait des ravages dans les cases d’esclaves. Des milliers de Marrons avaient fui dans la Montagne ou ailleurs, dans la jungle. Ils étaient bien plus nombreux que les Blancs. Pierre-Benoît Dumas organisa des compagnies pour les traquer, les ramener et, dans la mesure du possible, leur pardonner pour pacifier l’île.

Mais dans le même temps, la « chasse au Noir » devint légale. Alors qu’il réorganisait l’existence même des Noirs de l’île, le nouveau gouverneur remit à plat la traite négrière dans les Mascareignes. Bientôt et par sa volonté, tout esclave se vit marqué du signe de la compagnie des Indes sur l’épaule gauche.

Pierre-Benoît Dumas reprit le développement du café porté par feu Desforges-Boucher. Il affronta ensuite successivement des révoltes d’esclaves, d’effroyables épidémies, de nouveaux soulèvements puis, de façon tout aussi inattendue, la capture de l’ennemi public numéro un…

Dès ce jour de 1729, Pierre-Benoît Dumas sut qu’il était  confronté à un dilemme : un pirate repris, ça se pend haut et court. Mais un pirate qui a caché quelque part 4,5 milliards d’euros ?

« C’est comme ça que l’on gouverne :
se montrer bienveillant en se tenant prêt à frapper. »

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CAESAR

Fait d’armes : Homme de confiance de Barbenoire
Particularité : Esclave qui a violemment démissionné

C’était un colosse, esclave comme les autres, qui mena une mutinerie sur son bord, attaqué par le sloop de Barbenoire. Les négriers se firent mater par les esclaves, alors que le terrible les abordait pour les achever. Caesar et ses compagnons étaient parvenus à prendre le contrôle des cales, mais devaient leur bonne fortune à l’impitoyable diversion de l’homme à la barbe noire. Caesar lui prêta aussitôt allégeance.

A l’heure de passer à la postérité, c’est à Caesar que Barbenoire donna ses dernières instructions : couler le vaisseau en cas d’échec. Il ne put cependant obéir.

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STEDE BONNET

Fait d’armes : 3,4 millions d’euros
Particularité : Entré en piraterie pour fuir sa femme

Gentilhomme, Major de réserve, gentleman, riche propriétaire terrien, marié à madame Allamby ; « une épouse hystérique ». C’est à cause d’elle que Stede abandonna son confort pour se jeter dans une vie de forban ; hors du ban ! Au début, ce n’était qu’une évasion : à l’instar de Bellamy, Stede plongeait sous des cloches pour aller chercher l’or des galions coulés. Comme lui, Stede va croiser la route d’un trio infernal, qui le convainquit que l’or était plus simple à dégoter sur les navires encore à flot.

Avec Hornigold, Levasseur et Barbenoire, Stede Bonnet mit le cap sur Nassau, aux Bahamas. S’il commandait un sloop, c’est parce qu’il en avait les moyens. Très vite, l’homme réalisa qu’il ne savait pas diriger une troupe. Barbenoire prit le commandement de ses hommes, tout en le gardant à bord. En 1718, Barbenoire étant parvenu à « contrôler » le gouverneur de Caroline du Nord (Charles Eden), Stede Bonnet obtint un pardon royal. Mais il rompit rapidement son serment en retournant servir le drapeau noir, sous le prête-nom de Thomas. Il fut repris et condamné à mort. Stede Bonnet implora le gouverneur de Caroline du Sud (Robert Johnson) dans d’humiliantes lettres restées sans réponse. Le 10 décembre 1718, il fut conduit à l’échafaud. La légende prétend que la corde cassa et que, contrairement à l’usage, le bourreau la remplaça.

« Je supplie humblement Votre Excellence de m’épargner afin de faire de moi
Votre serviteur […] et de m’utiliser comme bon vous semblera. »

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FRANÇOIS LEVASSEUR

Fait d’armes : Officier converti à la piraterie
Particularité : Pirate converti à la tyrannie

Ingénieur et ancien officier de la marine, Levasseur courait les Antilles pour en chasser les Espagnols sur ordre du roi. En 1639, il fut nommé directeur des fortifications de Saint Christophe, une petite île au nord de la Guadeloupe. Mais l’année suivante, François Levasseur est chargé par le roi de reprendre l’île de la Tortue, abandonnée aux négociants clandestins, petits pirates et receleurs en tout genre. A cette époque, l’îlot n’était pas encore la base arrière de forbans qu’il deviendrait par la suite. C’est François Levasseur lui-même, qui lui donna cette impulsion. Il y débarqua avec une compagnie de cent soldats et rapporta au roi de France en avoir chassé les Anglais et les Espagnols. En réalité, personne n’était parti. Et Levasseur décida d’exonérer les îliens de toutes taxes. Les affaires (illégales) prospérèrent. Comme le roi recevait d’autres rapports que ceux de François Levasseur, il s’aperçut que celui qu’il avait  fait premier gouverneur de l’île avait menti. Les soldes tardèrent bientôt à arriver, isolant un peu plus l’officier et ses hommes dans ce paradis de la flibuste en devenir.

Levasseur prit rapidement la mesure de la situation. Il fit construire un fort (qu’il baptisa le fort de l’Enfer) et l’arma consciencieusement. Pour ne pas énerver la population, il enrôla dans sa propre compagnie des îliens qui devinrent soldats tout en restant brigands. François Levasseur fit ensuite détruire toutes les églises, toutes les chapelles de la Tortue. Plus de Dieu ! Plus de maître ! Seulement lui !

A court d’argent, il leva un premier impôt, que les autochtones prirent mal. Même les femmes, que Levasseur faisait venir en nombre, ne suffirent pas à les calmer. En 1648, les Anglais tentèrent de prendre l’îlot. Grâce au fort de l’Enfer, François Levasseur les repoussa. Dès lors, la France n’eut plus la main. Levasseur instaura des taxes, toujours plus lourdes. Le gouverneur était devenu un tyran, autoritaire, alcoolique et violent.

En 1652, l’envoyé des autorités françaises, Bertrand d’Ogéron de La Bouëre, ancien boucanier de Saint-Domingue, emprisonna François Levasseur, suite à un complot mêlant sa femme et deux de ses lieutenants.

François Levasseur mourut empoisonné en prison.

« Les hommes sont des insectes ; les rois, de la vermine ! »

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EDWARD LOW

Fait d’armes : Grand prêtre de la torture dans l’Histoire de la piraterie
Particularité : A inspiré les inquisiteurs espagnols du XVIIIe

Issu d’une famille pauvre, Edward Low avait  toujours volé pour survivre. C’est donc naturellement que, deux ans après la mort en couches de son épouse, il épousa la piraterie. Il aurait capturé plus d’une centaine de navires, qu’il brûlait presque toujours. Low n’avait qu’un faible nombre d’hommes, répartis sur une flotte de quatre sloops très maniables.

Mais sa réputation navigua bientôt plus vite que lui : Edward Low était un monstre, une pourriture, une petite saloperie incurable. Lorsqu’il vous attrapait, il vous torturait, vous découpait le nez, les oreilles et la peau, dans le meilleur des cas, et sans raison. Il forçait les prisonniers à se pendre entre eux ; il brûla vif un (mauvais) cuisinier ; il obligea un capitaine portugais à s’auto-découper le visage et à le faire griller pour s’auto-dévorer, avant de l’achever ; il adorait commencer ses séances par un « sourire de Glasgow ».

En juin 1723, Low captura le Joyeux Noël. Sa séance de torture habituelle est insoutenable pour ses propres hommes, qui se mutinèrent. Low fut débarqué. Trois versions diffèrent sur la fin de sa carrière :

Il aurait coulé, à bord de son esquif, au large du Brésil.
Il aurait atteint les côtes brésiliennes, où il serait mort vieux et heureux.
Il aurait croisé la route d’un Français qui l’aurait ramené en Martinique, où on l’aurait pendu en 1724.

« Et là, j’leur dis qu’ils ont bien fait de se rendre et biiim ! Coups de canons dans la soute. T’aurais vu leur gueule, à ces cons de mahométrucs ! »

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THOMAS ANSTIS

Fait d’armes : Commandant du Good Fortune
Particularité : Poissard de première

Anstis était un second couteau, servant le capitaine Howell Davis avec d’autres, tels que Bartholomew Roberts ou John Fenn (un maître canonnier d’exception). A la mort de Davis, Roberts devint le pacha, à la tête d’une petite flotte. C’est alors qu’il confia un de ses vaisseaux, le Good Fortune, au commandement de Thomas Anstis.

Des côtes africaines aux Caraïbes, Anstis commandait sans stratégie prédéfinie : c’était un voyage hasardeux où succès, défaites, gloires, redditions, trahisons et mutineries s’enchaînaient dans le chaos. La plus grande erreur d’Anstis fut de demander un pardon royal au roi George d’Angleterre, qui répondit en lui expédiant l’HMS Hector et l’HMS Adventure, commandés par le capitaine Flowers. Après un jeu dangereux de chat et de souris, Anstis et ses hommes furent finalement cernés à Tobago (au Sud-Est de la Grenade).

Tentant une ultime ruse, Thomas Anstis fit incendier sa Good Fortune pour fuir et tromper l’ennemi. Las de son calamiteux capitaine, l’équipage l’égorgea tandis qu’il dormait dans son hamac. Les mutins livrèrentau capitaine Flowers quelques prisonniers restés fidèles à Anstis, qui seront pendus à Curaçao (au large du Venezuela) et auront la vie sauve.

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WALTER KENNEDY

Fait d’armes : Vol du Royal Rover à Bartholomew Roberts
Particularité : L’escroquerie, c’est plus fort que lui

Ex-cambrioleur engagé dans la Royal Navy durant la guerre de succession d’Espagne, Kennedy se rêvait en Henri Morgan du XVIIIe siècle. Il faisait partie du convoi escortant Woodes Rogers aux Bahamas, quand ce dernier était censé en prendre la gouvernance. Mais Kennedy avait déjà décidé de changer de voie…

Lorsque Bartholomew Roberts succéda à Davis, Walter Kennedy prit le commandement de son Royal Rover et lui faussa compagnie. Furieux, « Black Barth » fit débarquer tous les Irlandais de son bord.

Kennedy tenta ensuite de naviguer vers l’Irlande, mais il ne savait pas lire une carte. Il manqua d’être maronné mais parvint à tenir tête à son équipage, qu’il amena finalement en Ecosse. Là, tous tentèrent de se faire passer pour des naufragés. Mais après plusieurs beuveries, une partie de l’équipage fut arrêtée, reconnue et pendue à Edimbourg. Kennedy, lui, arriva à fuir en Irlande où il ouvrit un bordel. L’une de ses filles l’envoya en prison pour vol, coups et blessures. Il fut alors reconnu à son tour.

Le 21 juillet 1721 sur la Tamise, la corde autour du cou, Kennedy se lança dans un interminable monologue sur la liberté. Le bourreau perdit patience. Kennedy mourut pendu en milieu de phrase.

Complément
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RAHENA

Fait d’armes : Règne sur le nord de l’Émyrne (Madagascar)
Particularité : Règne sur une colonie républicaine de Blancs

Originaire de Foulpointe, Rahena était née princesse Anteva, de la famille de Zafindramizoa. Elle est également une Andriamasinavalona, titre qui désignait les héritiers spirituels du grand souverain malgache du même nom. Elle a accueillit les colons de Libertalia, espérant ainsi garantir l’avenir politique de l’île rouge. Elle imaginait une union sacrée, née du mélange entre Anteva et Libéri qui aurait donné une armée de mulâtres pour défendre la patrie.

Fruit d’une périlleuse alliance entre la jeune république libertaire et l’ancestral régime matriarcal, cette union était portée par la naissance d’un héritier symbolique : Ratsimilaho, fils de la reine Rahena et de l’amiral Thomas Tew, pirate anglais et, de fait, prince consort.

« Voyez votre roi, Ratsimilaho. Voyez-le pour la première fois, craignez-le pour l’éternité, et prosternez-vous ! »

Constellation

RATSIMILAHO D’ÉMYRNE

Fait d’armes : Règne sur l’Émyrne (Madagascar) durant plus de cinquante ans
Particularité : Métis, fils d’une reine Anteva et d’un pirate anglais

Le petit prince devint l’un des plus grands souverains de tous les temps. Il était le fruit d’un coup de foudre entre la reine Rahena et un pirate anglais, débarqué sur les rivages libéri, du nom de Thomas Tew. A l’effondrement de l’utopie républicaine, Tew emmena son fils en Angleterre, afin de le former à l’immense tâche qui l’attendait. Le petit Ratsimilaho ne reparut en Emyrne que lorsque son père dispârut, comme volatilisé, de l’Histoire.

De retour sur ses terres, l’enfant roi parvint à fédérer les clans autour des Anteva, pour ne créer qu’une seule ethnie : les Betsimisaraka. Ratsimilaho rebâtit le pays, l’unifiant et le rendant prospère. De nos jours, les Betsimisaraka constituent encore l’une des plus importantes ethnies de l’île rouge.

« Là où se trouve un Andriamasinavalona, est aussi présent le roi ! »

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JOHN CLAYTON

Fait d’armes : Négociateur entre Bourbon et le pirate Olivier Levasseur
Particularité : Blanc emprisonné dans un corps de Noir

Sa peau était blanche, mais très bronzée. Sur tout son corps, aucune tache noire n’aurait pu le condamner aux fers. Mais physiquement, de sa chute de reins aux formes de ses hanches, de la sculpture de son torse à celle de son crâne lisse, tout indiquait qu’il était de sang d’ébène, sans que quiconque ne puisse lui en faire le reproche. Plutôt bel homme, John avait un regard jaune aussi troublant que séduisant.

Parce qu’il était né à Gibraltar et qu’il était monté comme un âne, les Frères l’appelaient « le Braquemart de Gibraltar ». Le jeune homme connut quelques belles aventures et une énorme déconvenue, en acceptant le pardon royal de Bourbon. Résigné à une vie sans saveur, John Clayton se passionna pour la cavale de l’ennemi public numéro un : Olivier Levasseur. Toutes les Mascareignes étaient à sa recherche, traquant la bête et son trésor.

C’est le « Braquemart de Gibraltar » qui, le premier, sut le trouver.

« Tout ce qui les intéresse, c’est le blé, capitaine. Vous, je suis sûr qu’ils pourraient vous oublier si vous leur disiez où vous avez enterré le blé. »

Constellation

HYACINTHE D’HERMITTE

Fait d’armes : Officier de la compagnie des Indes française…
Particularité : S’intéresse plus aux intérêts de Levasseur qu’à ceux de la France

Officier français de la compagnie des Indes, formé sur les bancs de l’académie navale de Brest, aux côtés d’un certain Louis Labous. Mauvaise nature, entêté, capitaine violent, d’Hermitte rêvait de chasser du pirate, ce qu’il fit durant toute sa carrière, au mépris des ordres de la compagnie.

A l’exception de son lien intime avec le forban Levasseur, la carrière militaire de d’Hermitte est peu connue. La raison ? Un impitoyable jugement rendu par la compagnie des Indes en date du 3 avril 1734.

Ironie de l’Histoire : ceux qui signèrent l’arrêt de mort de Levasseur sont les mêmes qui signèrent la condamnation d’Hyacinthe d’Hermitte…

« Tu le paieras. Un jour, tu verras… »

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ROBERT MAYNARD

Fait d’armes : L’homme qui tua Barbenoire

En 1718, l’ennemi public numéro un s’appelait Edward « Barbenoire » Teach. Le pirate prenait des flottes entières dans ses filets, avait imposé un blocus à Charleston, soumet le gouverneur Charles Eden et en méprise un autre, Alexander Spotswood. Bien que Barbenoire fut parvenu à devenir « citoyen d’honneur britannique » et à obtenir un pardon royal en bonne et due forme, il poursuivait ses rapines, asphyxiant l’économie des colonies. Spotswood rêvait de l’éliminer.

La mission posait plusieurs problèmes : il fallait localiser la bête ; trouver un commando capable de l’affronter ; et placer à sa tête un soldat assez fou pour diriger l’opération. Ce fut Robert Maynard, premier lieutenant de l’HMS Pearl. Il réclama deux sloops – la Jane et le Ranger – et partit vers Ocracoke, avec une stratégie en tête : une stratégie de pirate !

Alexander Spotswood omit toujours de le rétribuer. Robert Maynard ne devint capitaine que 22 ans plus tard, au mérite.

« J’ordonnai que l’on coupe sa tête pour la suspendre dans un filet, sur le gaillard d’arrière. Mais comme les hommes croyaient le voir qui souriait encore, sa tête fut déplacée sous le mât de beaupré. Là, mon équipage m’avertit que le corps sans tête semblait nager autour du bateau. »

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ALEXANDER SPOTSWOOD

Fait d’armes : Gouverneur de la Virginie de 1710 à 1722
Particularité : Rétrogradé après avoir ordonné l’exécution de Barbenoire

Ancien lieutenant-colonel de la Royal Navy, Spotswood devint lieutenant-gouverneur de la Virginie en 1710. Pionnier, il fit  bâtir les premières fonderies dans les colonies et établit des traités commerciaux avec les Indiens, notamment les Iroquois.

En 1718, après plusieurs mois de crise économique due au blocus maritime organisé par Barbenoire, Alexander Spotswood décida de mettre un terme à la carrière du pirate. L’ennui, c’était que ce dernier était parvenu à endosser une existence légale, grâce au gouverneur de Caroline du Nord, Charles Eden. Spotswood organisa donc une opération clandestine, qu’il finança sur ses fonds propres.

Renvoyé de la chancellerie en 1722, l’ancien gouverneur passerait le reste de sa vie à tenter de justifier l’opération clandestine auprès des autorités.

Complément
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CHARLES EDEN

Fait d’armes : Gouverneur de la Caroline du Nord de 1713 à 1722
Particularité : Politique allié de Barbenoire

De nos jours, les bancs de sable cernant la Caroline du Nord semblent protéger ses rivages. Au début du XVIIIe siècle, ces îles longilignes inspirèrent le plus redoutable des Frères de la côte : Edward « Barbenoire » Teach. Retranché derrière, il installa sa flotte entre Beaufort et Ocracoke, interceptant l’import / export de la colonie. Déjà politiquement isolé, Charles Eden, le gouverneur d’alors, se retrouva économiquement asphyxié et sans aide à attendre de la part de ses voisins (Caroline du Sud et Virginie). 

Charles Eden offrit aux hommes d’Edward Teach un pardon royal officiel. Et en échange de ce répit, l’équipage de Barbenoire promit de « contrôler » les baies de la colonie, ramenant ainsi l’argent dans les caisses de la chancellerie. Plus tard, lors d’une assignation à comparaître et pour se justifier, le gouverneur Eden expliquerait qu’il était terrorisé.

« Citoyen d’honneur ? »

Complément
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WILLIAM KIDD

Fait d’armes : Entre 10 et 100 millions d’euros
Particularité : « Billy la guigne »

Né le 22 janvier 1645 en Écosse, William Kidd immigra à New York à l’âge de 20 ans. En 1689, il fut élu capitaine du Blessed William, un sloop. Très vite, il se retrouva « embauché » par le gouverneur Christopher Codrington, afin d’attaquer les Français croisant au large. Kidd était alors un petit corsaire, mandaté par les colonies de New-York, de la Nouvelle-Angleterre, de Nevis et du Massachusetts. En 1690, tandis qu’il était à terre, William Kidd se fit voler son navire par un pirate ; Robert Culliford. En 1691, il se maria et se rangea.

Le 11 décembre 1695, le gouverneur de New York, du Massachusetts et du New Hampshire demanda « au fidèle capitaine Kidd » de bien vouloir rempiler sous lettre de marque. Mission : chasser un certain Thomas Tew, lequel était suspecté de recruter des hommes pour une « république pirate : Libertalia ». Kidd rempila, d’autant que l’aventure était financée par le baron de Romney, le duc de Shrewsbury, Sir John Somers et le comte d’Orfold, quatre des hommes les plus puissants d’Angleterre. Le colonel Livingston, vieil ami de Kidd, finança 1/6e de l’aventure. Kidd livra lui-même les fonds manquants et s’offrit le vaisseau de ses rêves : l’Adventure Galley.

Kidd repartit sous lettre de course, signée du roi d’Angleterre, Guillaume III d’Orange Nassau. Les ragots commencèrent : Kidd n’avait pas l’étoffe d’un capitaine. Quant à son second (Hendrick Van Der Heul), il était petit et Noir ! Au moment de sortir de l’estuaire de la Tamise, Kidd ignora le yacht de la Navy qui le saluait aux sons des canons. Ça commençait mal…

Kidd naviguait beaucoup. Mais il ne se passait pas grand chose. Les caps se succédaient. Toujours rien. En août 1697 néanmoins, il parvint à convaincre son équipage de lancer un assaut contre un navire du Grand Moghol : nouvel échec.

Le 17 septembre, l’Adventure Galley croisa la route de deux frégates sous pavillon français le Rouparelle et le Quedah Merchant. Le Quedah s’avéra être un Anglais fuyant sous fausse bannière. Ce fut le drame : Kidd s’en prenait à un compatriote, ce que lui interdisait expressément sa lettre de course. Il tente de convaincre ses hommes de rendre le Quedah à son capitaine, John Wright. Mais les troupes avaient déjà le nez dans la cale : or, argenterie, coton, sucre, soie, opium, fer, salpêtre, le butin de Quedah Merchant (vite rebaptisé Adventure Prize) dépassait les 10 millions d’euros !

Quelques semaines plus tard, le 30 octobre 1697, Kidd eut  un accrochage avec son maître d’armes, William Moore. A la vue d’un hollandais, Moore voulut attaquer. Kidd refusa. Moore frappa Kidd, qui para le coup avec un seau de fer. Moore bascula sur le parapet du gaillard d’arrière et tomba, la tête la première, sur le pont inférieur : raide mort.

Lorsque le capitaine John Wright rapporta le vol de son Quedah Merchant à Londres, la mort de William Moore y fit écho. Kidd fut reconnu coupable de piraterie.

Le 1er avril 1698, Kidd arriva dans la baie des Pirates, à Madagascar, avec le November (ex Rouparelle), l’Adventure Prize et l’Adventure Galley, qui fuyait de partout. Kidd croisa alors la route du Mocha Frigate, du capitaine… Robert Culliford ! William Kidd raconta à son équipage comment, 8 ans plus tôt, Culliford s’était lâchement emparé de son bâtiment. Les hommes feignirent de suivre Kidd mais au moment du raid, une mutinerie éclata. William Kidd fut maronné avec 13 de ses hommes et perdit son meilleur navire ; le November.

Kidd fit incendier l’Adventure Galley dans la baie des Pirates, sans doute après l’avoir délesté de quelques trésors – manifestement pas tous . Il retourna à New York avec l’Adventure Prize. Il fit escale sur l’île Gardiners pour y enterrer des coffres pleins d’or, avant de revenir à Staten Island, où il entendait se défendre de l’accusation de piraterie. Craignant une inculpation groupée, l’un des co-investisseurs (Bellomont) du départ, parvint à piéger Kidd, le 6 juillet 1699. Un an plus tard, le procès de William Kidd prit la forme d’une farce politique durant laquelle Kidd prétendit que ses juges ne s’intéressaient qu’à ses trésors et qu’ils venaient secrètement l’interroger à ce sujet dans sa cellule. Les deux avocats furent impuissants.

Le 23 mai 1701, sur Execution Dock, Kidd monta à la potence devant la foule. La première corde rompit. Le bourreau ne se démonta pas et, contrairement à l’usage, la remplaça : William Kidd mourut lentement étranglé. Son corps fut ensuite encagé au dessus de la Tamise, il y restera trois mois durant.

« Je préférerais que mon âme gronde en enfer, plutôt que de vous faire du mal. »

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RICHARD TURNLEY

Fait d’armes : Avoir dénoncé Anne Bonny
Particularité : Ordure à tout jamais

Cannibale à ses heures et violeur assumé, Richard Turnley était un épouvantable soldat durant la guerre de Succession. Un sale type, craint par ses compagnons et méprisé par l’autorité. Abandonné avec les autres après la guerre, Turnley monta un petit équipage de vandales et ravagea les Caraïbes. Il fit équipe avec Charles Vane, John Taylor, ou encore  Billy One Hand. À chaque fois, brièvement. Protestant austère et homosexuel complexé, Turnley n’avait aucun humour. Il perdit son second, Richard Corner, puis son équipage finit par déserter peu à peu. Turnley finit maronné. Il s’en tira miraculeusement et, dépité comme amer, accepta le pardon de Woodes Rogers.

Retrouvant Corner dans l’équipage de Rackham, Richard Turnley décida de se venger en dénonçant l’infidélité d’Anne Bonny, ainsi que les sacrilèges, blasphèmes et profanations dont Jack et elle étaient coupables. Elle fut condamnée à cause de lui, mais s’échappa. Nassau lança ses troupes à sa poursuite et, inquiet, Turnley se retira dans des îles voisines pour se consacrer discrètement à la pêche de tortues. Seulement Anne et Jack le retrouvèrent au cous de leurs pérégrinations, le bombardèrent à nouveau, mais le manquèrent. Il devint planteur, puis ensuite pilote pour la Navy.

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HENRY JENNINGS

Fait d’armes : Premier gouverneur de Nassau sous drapeau noir
Particularité : Une carrière en miroir de la confrérie

Ex-corsaire de la reine, Jennings s’illustra durant la guerre de Succession d’Espagne. À la fin du conflit, il se retrouva propriétaire terrien en Jamaïque, mais se vit confier des missions par son ancien capitaine devenu gouverneur, lord Hamilton. Deux d’entre elles allaient provoquer un vrai merdier diplomatique.

Une tempête avait couché une flotte espagnole sur une île déserte, étalant sur la plage un immense trésor, que seuls une soixantaine de survivants malades protégeaient. Hamilton avait chargé Jennings et son second, Vane, d’aller récupérer le magot. Un massacre plus tard, l’Espagne menaça de relancer la guerre en envoyant son armada raser Kingston, et Hamilton nia toute implication dans cette attaque. Désavoués, passés du rang de corsaires à celui de forbans en un instant, Jennings et Vane naviguèrent vers Nassau, où les puissances européennes avaient abandonné un fort. Ils en firent le phare de la fraternité, avant de se le disputer…

Jennings passa ses premiers mois comme gouverneur de Nassau sur les mers, à chasser, enrôler et répandre un message : une république autonome d’hommes libres s’était formée à Nassau. Dans ce monde d’après guerre où une multitude de soldats s’étaient retrouvés sur le carreau, l’aubaine était trop belle. Fier autant qu’autoritaire, Jennings alla jusqu’à narguer Hamilton en recrutant les équipages de ses prises, devant Kingston. Vane lui ravit finalement la forteresse, et on connaît la suite. Jennings fit un temps équipe avec Bellamy, avant que celui-ci ne le double.

Fin 1716, le gouverneur Hamilton avait été arrêté – pour corruption et violation des traités avec l’Espagne – et transféré à Londres, avec une flotte de quinze bâtiments. Une tempête sépara la flotte. Jennings y vit l’opportunité d’une longue poursuite, au terme de laquelle il rêvait de noyer Hamilton. Le pirate manqua d’y parvenir et, moins d’un an plus tard, signa son pardon royal devant Woodes Rogers. Il retrouva ainsi la vie civile, parvint à transférer ses trésors dans des banques jamaïcaines, et s’installa aux Bermudes, où il vécut riche et heureux, presque jusqu’à la fin. Henry Jennings eut le temps de vieillir et de fonder une famille aux Bermudes, mais aurait été capturé lors d’un raid espagnol sur ses vieux jours et serait finalement mort en prison.

“L’honneur, l’or et la gloire… Pourquoi se battre, quand on a déjà tout ça ?”

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TOBIAS KNIGHT

Fait d’armes : Receleur de Barbenoire
Particularité : Juge et avocat

“Nous n’oserions vous dicter vos actes, cher ami, rattrapa-t-il, mais comprenez que nous ne pouvons garantir votre sécurité qu’en Caroline.”

Tobias était avocat en Caroline du Nord, mais rien n’indique qu’il y soit né. Il apparaît dans les registres à partir de 1710, comme membre du conseil colonial. Peu à peu, il parvint à se faire nommer juge, puis conseiller paroissial. Il épousa l’ex-femme du gouverneur Glover, alors impliqué dans un scandale de détournement de fonds. Knight fut éclaboussé, mais devint lord trésorier et obtint un siège au Haut Conseil de la colonie.

Jusqu’à l’arrivée de Barbenoire, tout allait presque bien. Fasciné autant que corrompu, le juge se rapprocha de l’animal et avec lui, monta une entreprise faite de vols, de meurtres et de recels : de la piraterie. Hypnotisé, Knight alla jusqu’à avertir de son arrestation imminente. Il fut jugé en mars 1719 pour complicité de piraterie, et assuma lui-même sa défense, avec des arguments cyniques. Il fut acquitté des charges de piraterie mais dut rendre tous ses titres, et mourut de vieillesse et d’épuisement dans les mois qui suivirent.

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NICK FENWICK

Fait d’armes : Homme de confiance, premier et dernier Frère d’Anne Bonny
Particularité : De son vrai nom, John N Fenwick

« Quelle que soit la taille de l’éléphant, tant que ses couilles remplissent la marmite… »

Né en Jamaïque d’une esclave évadée, il avait été dès son premier cri un homme en cavale. Orphelin adopté par une communauté de Marrons brigands, il avait reçu une éducation tribale. Nick en gardait un répertoire d’expressions, mal interprétées et parfois mélangées à des dictons africains, ce qui ne l’aidait pas à communiquer.

On l’appelait « Vieux Tonneau », parce qu’il avait été tonnelier, coq et intendant de Woodes Rogers. Plus tard, il devint le confident d’Anne Bonny et un membre de son équipage. Fenwick laissait son cœur guider ses choix et mena ainsi une vie d’insoumis, d’homme libre.

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BILLY ONE HAND

Fait d’armes : Devenu riche marchand de Saint-Malo
Particularité : Admirateur secret d’Olivier Levasseur

«Vous avez parlé de Levasseur… C’est défendu, maintenant. Même une pute sait ça. Alors ? Vous savez où l’ trouver ?»

Christopher T. Condent se fit connaître de Nassau à l’Afrique de l’Ouest, pour sa cruauté. Il aimait découper ses victimes en petits morceaux, trafiquer des esclaves, Noirs ou Indiens, et les tuer. Il aimait picoler, tirer à l’aveugle sur les quais et rétribuer ses hommes, afin qu’ils combattent à mort pour distraire les troupes. Alerté par la mise à l’écart du Français, Condent serait  sur les traces de Levasseur et probablement de son trésor, dès la réunion de Providence. À partir de 1718, du Brésil au Cap-Vert, « Billy One Hand » s’en prit essentiellement aux portugais, leur réservant à chaque fois d’éprouvants interrogatoires. D’instinct, le grand blond aux dents marron flairait la piste du trésor de Libertalia, mais ne le sachant pas, il ne posa jamais les bonnes questions. Il s’empara de Ouidah après Levasseur, espérant y trouver des réponses, et toucha Madagascar en avril 1719 sans rien trouver. À partir de cette date, ses principales préoccupations se reportèrent sur son équipage, soucieux de casser la compagnie à cause de l’élargissement de la marine anglaise sur toutes les mers du monde. Billy y consentit, acceptant l’offre de grâce à Bourbon, où il s’installa un temps, épousant la belle-sœur du gouverneur. Il quitta finalement l’océan Indien pour suivre sa femme en France et mourut à Saint-Malo, comme négociant.

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