Gooooood morning Marseille ! 38° en terrasse, mini-jupes et menthe à l’eau : on en oublierait presque qu’on a du boulot. La citée phocéenne ne nous attend pas. Derrière la canebière et le sourire des badauds, nous scrutons, amers, le château d’If. Edmond Dantès ne s’en sera jamais réellement évadé. Le masque de fer n’y aura fait qu’escale. Et pourtant, tout est dit qui donne envie ! Seulement…

La chasse se déroule sur le territoire hexagonal et sur aucune île !
Cette règle, pour que le jeu soit accessible au plus grand nombre.

On soupire. Bonny, le clebs baille et on abandonne Massalia pour un lagon, à moins de deux heures de route, perdu dans un massif de la région. Arrivés sur place, nous sommes éblouis. Sur le lac vert turquoise se reflète la bordure de pins, immenses. Sur l’autre rive, la terre rouge des pays chauds, celle qu’on appelle ailleurs la teranga (hospitalité / terre d’hospitalité, en wolof). Madeleine de Proust passée, c’est l’heure de plonger ! Comme à chaque fois qu’elle ne peut nous suivre (l’eau, c’est pas son truc), Bonny est folle de rage. En profondeur, l’eau est délicieusement transparente. Les bancs de poissons attendent le dernier moment pour se disperser, laissant presque la sensation de les traverser.

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On se laisse glisser jusqu’au fond de ce lac, frappé par l’éclat du soleil, avant de remonter par Sud – Sud Est 158°. Là se trouve un bloc rocheux. Dessous, une cavité creuse repérée sur un site de plongée. En passant la GoPro à l’intérieur, on espère pouvoir sonder la profondeur. Mais il n’y aura pas assez de lumière. Pas assez d’air non plus.

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A la sortie de l’eau, la mini-grotte conserve notre intérêt :

– J’ai senti de l’air en passant mon bras ; il doit y avoir une bulle, comme dans une cloche.
– Donc on peut y mettre un coffre bien coincé ou alors, qui flotte ?

Alors qu’on remonte au véhicule sous les râlements d’une chienne caractérielle, deux pêcheurs nous hèlent au loin. Nous nous approchons, un peu dubitatifs, quand l’un d’eux, à l’accent tout droit sorti d’un Pagnol, nous lance en riant :

– Eh bah les petiots, ’avez pas peur de vous faire mordre par les silures ?

On se regarde, interdits. C’est quoi un silure ?

– Eh beh putaing, c’t’un poisson, gros comme ça, cong (écartement des bras : 2m) !
– Il est pas marseillais, vot’ poisson ?
– ‘Peuchère, les silures, ça dévore de tout, heing.

On se reregarde. On les reluque. Impossible de savoir s’ils nous emboucanent ou si le lac est vraiment infesté de requins marseillais. Mais appliquant la théorie du courage politique (fuyons), nous décidons de finalement lever le camp :

– Ouais, parce que s’il y a bien des silures…
– On va pas faire plonger les gens là-dedans…
– Non, surtout s’ils font 2 mètres …

L’héroïsme ; au prochain épisode, promis.

Bonne chasse, camarades.

PS : Le Dieu Google ayant été consulté nous confirmons que les silures peuvent être énormes… mais que ça ne « dévore » rien, à l’aise dans les eaux polluées, ils peuvent juste vous empoisonner…