Par une merveilleuse journée ensoleillée, nous (re)traversons la France en diagonale, vers le Tarn. Douze heures de routes en comptant les stops improvisés et les arrêts planifiés dans des lieux qui font rêver. Quand la nuit tombe, l’objectif de bivouac est encore à cinquante kilomètres. On s’en fiche ; nous avons trop bien repéré l’endroit, y passant (en coup de vent) il y a trois mois. Imaginez le tableau : une sorte de grande piscine naturelle parsemée de rochers, où se jette une grande cascade. Et autour, une forêt qui n’attend que nos hamacs… Nous roulons jusqu’au village. Vingt-deux heures passées ; il n’y a plus âme qui vive. Sax et moi sommes impatients de nous allonger dans nos toiles pour entamer la terrine de campagne. On sort du hameau, s’enfonçant dans l’obscurité du bois. Nous roulons vingt minutes, fenêtres ouvertes, guettant le bruissement d’un ruisseau. Nous n’entendons rien mais on se rapproche. Nous reconnaissons le dernier virage et Sax ralentit. A mesure que nous approchons, de petits éclats de lumière surgissent de la forêt, sans que nous ne comprenions. A mi-chemin, un bruit tonitruant éclate soudain entre les arbres : de la techno !
Alors… Que dire ?
Ça n’est pas notre première rave party surprise en pleine forêt
mais c’est la première où les teuffeurs ne sont… que deux !
On descend de voiture, ahuris. Les clignotements viennent de stroboscopes fixés dans les arbres et autour d’une grande table en pierre, où se trouvent l’ordi et les enceintes. Une silhouette maigrichonne alimente un barbecue tandis qu’une autre, plus petite, mixe sur le laptop. En nous voyant, ce dernier se précipite à notre rencontre, grand sourire et main tendue :
– Salut, lance-t-il avec emphase. J’ m’appelle Halliday : j’ai seize ans !
– Et tu passes en seconde ? moque Sax du tac au tac.
L’ado se marre. Nous, nous ne comprenons rien :
– C’est quoi ce cirque ? lui demandons-nous. Vous faites des « rave », ici ?
Comprenant que nous ne sommes pas du coin, le jeune homme s’emballe :
– Ah ouais, on fait des « teufs » de « oufs » ! s’exclame-t-il. T’façon ici, c’est un village qui bouge, hein. Y’a peut-être mille deux cents habitants. Et il y a une autre petite « rave party » à un ou deux kilomètres…
A côté, son ami boucanier (préposé au barbecue) semble plus mesuré. Peut-être aussi plus sobre : ils ne sont tout de même que deux, là tout de suite.
– Et vous attendez du monde ? demande Sax un peu inquiet.
– Ah mais du lourd gars, s’enflamme « Halliday-seize-ans » ! On a deux fois mille de son !
– Un peu, corrige son camarade. Quinze à vingt personnes. Mais bienvenue les mecs : on a de la bière, de la bouffe et tout, hein…
1/ On n’embête pas des types qui vous invitent, la main sur le cœur.
2/ On ne s’oppose pas à [tooltip title= »oui, la chienne compte pour 0,5″]2,5[/tooltip] contre 20 + 2 x 1000W de son qui saturent.
3/ Nous n’avions pas encore précisé que nous cherchons un endroit où dormir… au calme si possible. Chose faite, les deux tirent une tête pas possible, navrés pour nous.
– Non mais restez un peu, les mecs, tente « Halliday-1000-de-son » avec sa voix qui mue. On a « teuffé » toute la semaine ; on est cassés ; on va finir avant 4 heures !
On leur fait un grand sourire et on danse un peu pour se faire plaisir. Une rave party pour nous tous seuls palsambleu :
« Allez, monte le son, Halliday… monte le son ! »
Nous jetons un œil à la petite chapelle qui précède la cascade, toujours aussi belle, puis leur redemandons s’ils ne connaitraient pas un autre endroit où dormir. Le « boucanier » se propose de nous guider jusqu’aux « piscines », de l’autre côté du village, si nous le ramenons ensuite. Renseignements pris, nous remercions et saluons chaleureusement nos deux forbans adolescents et filons dans la nuit, toujours aussi surpris par les gentils délires de nos congénères.
Huit minutes plus tard, voici qu’on longe « l’ancien camping qui a fermé » également conseillé par nos nouveaux amis teuffeurs. L’info était toute relative : c’est Versailles à l’intérieur. Nous poursuivons vers les piscines artificielles dont le boucanier parlait : un champ de tir aux mortiers où l’occupant nazi s’entraînait. Sur la route, une bagnole surgit à toute berzingue derrière nous, techno à fond les ballons et fenêtres ouvertes. Décidément… Le type semble un peu pressé donc on se range pour le laisser doubler. Il bombarde et entre dans une forêt. Les arbres laissent passer des éclats de phares lorsque nous perdons de vue ses feux stops. Le manège dure moins d’une minute quand survient l’infamie : le technophile s’engage sur un petit chemin de terre à l’entrée duquel penche un panneau : « piscines ».
On suit quand même. Les grands bassins nous rappellent Verdun sauf qu’ils sont tous concentrés sur deux zones, creusées aux obus et aujourd’hui remplies d’eau. Ça doit grouiller de moustiques. Devant la première cuve, quatre voitures arrêtées – dont notre Fangio – avec coffres ouverts et enceintes à l’intérieur. Pour l’instant, pas un bruit et dix adolescents autour d’une table de pique-nique, qui fument et qui picolent, prenant peur en nous voyant débouler avec nos lampes et la chienne. On se sent obligés de lever les mains pour rassurer : « Non, ça n’est pas la police ! »…
Alors tout le monde se marre et dans une ambiance des plus amicale, on nous propose quelques bières. Comme le problème est le même, on s’empresse d’expliquer notre quête. Surprise : tous les jeunes gens du Tarn sont-ils aussi aimables que serviables !? La petite bande se marre, comprend le problème et même si certains sont plus excités par l’idée d’« aller foutre le souk chez Halliday », tous se creusent la cervelle.
Extraits d’un brainstorming altruiste improvisé en pleine nuit :
« Y’a ma cabane ? lance l’un d’eux.
Celle de mon grand-père.
Mais j’ai pas la clef, là ! »
« Pourquoi tu parles alors ?
Tu crois qu’ils vont dormir devant ?
Damien, y’a ton canoë ? »
« La coque ? Elle a coulé ! »
« Non mais j’peux aller chercher la clef,
reprend le premier, un peu soumis. »
« On t’a dit de la fermer, Jo : c’est sérieux là ! »
[Apparté : A cet instant, aucun ne remarque notre étonnement – c’est la première fois qu’on se met autant en quatre pour nous. Mais comme ils ont l’air bien concentrés, on ne leur dira rien.]
« Y’a le tipi, sinon ? »
[Apparté : Clameur générale, grosse excitation collective.]
« Ah ouais, s’il a pas été détruit, souffle un dernier… »
Certains commencent à proposer de nous abandonner les piscines pour aller « foutre le souk » ailleurs, l’intention est adorable mais inutile – surtout s’ils ont donné rendez-vous à tout le bahut pour « mettre du son dans les piscines »… Nous prenons les renseignements pour trouver le fameux tipi trois places, auquel ne manquerait qu’une bâche (nous en avons trois). On remercie ces jeunes camarades, ravis. Et nous voici repartis. C’est pas qu’on s’ennuie mais il est bientôt minuit. On repart dans la nuit, gravissant la montagne à la recherche d’une carrière d’ardoises servant de repère. La route devient chemin, puis sentier en lacets. Entre les arbres apparaissent les premières petites tuiles de schistes. Des milliards d’ardoises écroulées sur les collines. Attention : risques d’éboulements. Sans blague. La route continue de monter et d’un étroit passage surgit dans l’obscurité une énorme tête grise, qui m’évoque les Moais de l’île de Pâques… Sortie de nulle part, elle repose au bord du chemin d’ardoises, comme elle. Ses deux yeux creux observant le passant. On s’arrête, interpellés. Je sors même vérifier si elle est creuse, tant le regard est saisissant. La sculpture, splendide, est tout à fait pleine. On repart, perdus sur les hauteurs, dans une nuit de plus en plus surréaliste. Le sentier n’en finit jamais de grimper, sans une seule bifurcation. L’obscurité complète de la forêt alterne avec des paysages plus dégagés dévoilant champs et prairies sous une lune pâle. Nous devinons les rares lumières des lointains villages écrasés par la vallée. Deux noctambules perdus au sommet d’une montagne, se fiant à de vagues indications, pour retrouver un tipi probablement disparu. Une inexplicable force nous guide pourtant, encore plus haut, sûrs d’y trouver le repos. Moins d’une heure après avoir quitté la fine équipe enfumée, nous rentrons dans un nouveau massif. La forêt, dense, recouvre tout et nous plonge dans le noir, éblouis par les phares. La route, faite de terre et de graviers, dérape. Il y a des nids de poules et de gros trous. On passe avec prudence, en vue d’un carrefour où nous avisons un chemin goudronné. Je n’ai d’yeux que pour cette route quand Sax s’arrête, au milieu du carrefour. Il regarde par-dessus mon épaule, sourire béat. A une cinquantaine de mètres derrière moi : une petite maison isolée dans les bois, porte entrouverte.
« Non mais c’est pas sérieux ? »
Nous nous y précipitons, lampes en mains et phares à l’appui. Il n’y a personne et nous sommes plus que bienvenus : c’est un refuge ! Hilares, on est ravis, et pressés d’installer nos hamacs. Ce soir, c’est festin de campagne. Nous nous couchons le ventre plein et des rires dans la tête. Bonny dort déjà dans sa couverture et nous pensons à Halliday, qui doit danser tout seul comme un sauvage devant ses enceintes poussées au maximum de ce que ne peut supporter son ordi. Les gens sont chouettes, par ici.
08:45 : Une voiture passe au loin. Ça m’ouvre un œil. Bonny grogne dans sa couette. Sax se balance dans son hamac, le sommeil lourd. J’émerge. Lui aussi. Nous nous sommes fait piéger par le confort du refuge alors qu’une journée chargée nous attend. En quelques instants, nous dé-bivouaquons, la tête un peu en vrac.
09:17 : On n’imaginait pas la route de gravillons aussi longue, avant de trouver un café.
09:48 : Tant pis pour le café, on a les croissants : tous les croissants !
09:54 : « EST-CE QUE TU MONTES LE SON, HALLIDAY ? »
Réveiller des teuffeurs à 10h, avec ou sans croissants, c’est un peu salaud – on sait. Mais à notre grande surprise, il n’y a plus personne à lever lorsque nous arrivons. Dans l’axe de la chapelle, Halliday vient vers nous, bras en croix, un grand sourire d’ivresse aux lèvres. Le jeune homme est heureux, il a dansé dans la forêt jusqu’à pas d’heures et doit maintenant rentrer rapidement chez ses parents, qui le croient en pyjama party. L’un de ses collègues, un noctambule au physique de Kool Shenn, s’approche pour nous serrer la pince. Le boucanier d’hier soir est là aussi. Et les trois, qui prétendent avoir attiré trente personnes au plus fort de la nuit, cherchent un briquet perdu…
A l’origine, nous étions venus étudier une cascade – et ses alentours – comme potentielle cache au trésor. Sax s’attarde sur les motifs et inscriptions du petit prieuré tandis que Bonny et moi sautons d’un rocher à l’autre pour enjamber le cours d’eau.
« Un filet d’eau, précise le boucanier. D’habitude, il y en a beaucoup plus ! »
Ça tombe plutôt bien : pelle en main, il vaut toujours mieux travailler avec le moins d’eau possible. Sax me retrouve, prêt à filmer la zone. J’enfonce mes mollets dans l’eau glacée, avançant jusque devant la cascade. Les rochers ; les arbres ; la terre ; nous étudions tout, photographions et filmons tout. Je repère une cache potentielle, que nous analysons une bonne heure avant de faire demi-tour vers le terre-plein, abandonné par les fêtards, partis sans dire au revoir. On s’assoit un moment, encore étourdis par les paradoxes de la nuit.
– C’est beau, dit l’un.
– Magnifique, répond l’autre.
– Mais c’est pas des plus calmes.
– C’est festif…
La chienne s’en moque complètement, comme si elle se demandait pourquoi nous avons sacrifié notre religieuse coutume du café matinal dans bar pour revenir ici. On lui donne raison, levant le camp pour un rade où méditer cette position. Nous n’y resterons pas longtemps, pressé par la centaine de kilomètres qui nous attend. Le reste de la journée fait l’objet d’une autre histoire, mais nous sommes revenus dans ce même village le soir. Pas tant pour la cascade qu’à cause du refuge perché en altitude, que nous rêvions de retrouver. A la tombée de la nuit, on s’arrête pour faire le plein dans la station-service d’un village voisin – et désert. Et au moment de repartir, devinez sur qui on tombe, une baguette de pain à la main ?
– Qu’est-ce que tu fous-là, Halliday ?
– Oh les copains ! Eh, le Tarn, ça déboite ou pas alors ?
Bonne chasse, camarades.
quand on est jeune on s amuse avec se qu on a
Certainement un coin à voir…
Pour y être aller je vous assure que ca vaut vraiment le coup! un pur spot bien tranquille!
oui si pas de son de malade c’est tranquille
Comme chanson de Hallyday j’aime bien aussi sarah ma jolie Sarah
Par contre Imberbenoire, (tu pourra me le dire en MP) je doute que tu aies trouvé la cabane…C’est possible, mais c’est chaud patate.
En tout cas elle est trouvable sur Internet 😉
oui bien sur, mais on avait pas trouvé le programme des spectacles ce soir là 😉
J’avoue pas trouvé la cabane ! et la grosse tête en ardoise tu as réussi à la trouver?
Ouais, niveau réseau, c’était pas badass comme Halliday… Putain, mais ce génie !!!!!
Encore une aventure rocambolesque! Une petite promenade… simple… sans rebondissement… ni rencontre particulière.. vous ne savez même plus ce que c’est… non?
https://www.facebook.com/groups/letresordelevasseur.forum/permalink/2048378608539220?sfns=1
Le Cap Canaille sur les traces des Capitaines
Vendredi 16 Novembre 2018, 16h 30
Quatre membres d’équipage sont déjà à bord ; ne manque plus qu’à récupérer à l’école, notre moussaillon Gabrielle, 6 ans 1/2, fébrile depuis hier à l’idée de visiter « la cabane des Capitaines ».
Les soutes du vaisseau pleines à craquer, la carte au 1/25 000e du site, de même que l’itinéraire randonnée imprimé et examiné cent fois, sans oublier le récit du journal de bord concerné. Le Capitaine Olivier, et son équipage : Gabriel dit Gaby, Sabine, Mireille et le moussaillon Gabrielle dite aussi Gaby, prennent la mer…bon, d’accord, la route, dans la joie et la bonne humeur.
Il fait un temps superbe et la météo a prévu beau temps aussi… « là-bas » pour le WE. Génial !
Environ quatre heures trente de route jusqu’à destination. Trente minutes après le départ, moussaillon demande déjà si on est bientôt arrivé ; Sabine lui explique : – » Le voyage va durer le temps qu’il te faudrait
pour regarder trois films d’affilée de Harry Potter » …lol !. Le moussaillon ouvre des yeux ronds et préfère ne rien répondre. Jeux, devinettes …et à la nuit tombée de la nuit, notre moussaillon s’endort.
Vers 19h, pause détente et vingt minutes après, nous repartons.
Nous parvenons au terme de notre étape de ce jour vers 21h 30 à environ à 20km de notre objectif final.
C’est dans une bien charmante ville que nous faisons escale ou deux chambres, réservées auparavant par Sabine, nous attendent dans un sympathique hôtel.
Samedi 17 Novembre 2018 – 9h 30
L’équipage a passé une bonne nuit et ce matin, après un rapide petit déj. pris à l’hôtel, nous rembarquons pour les vingt derniers km.
Peu de temps après, nous pouvons lire le nom du village recherché sur un panneau routier.
Première étape du jour : trouver la cabane, on en rêve !
Le village est désert, mais vraiment désert ! Pourtant, au loin, nous avisons une fourgonnette jaune bien connue et nous prenons quelques renseignements auprès du postier qui nous conseille
de continuer notre chemin dans cette direction. Pourtant, d’apres le plan, nous devrions partir à l’opposé. Ça commence bien !
Nous continuons malgré tout. Et ça grimpe, ça vire à droite, à gauche, le bateau tangue, ça n’en finit plus mais le paysage est magnifique.
Finalement, nous arrivons au sommet ou nous stoppons au milieu du carrefour.
Je ne sais plus qui a crié : – « LÀ ! »
Nous sommes devant l’orée d’une forêt et cinq têtes se tournent en même temps du côté gauche.
Et alors là, à une vingtaine de mètres du chemin… une cabane ! Ah, mais pas n’importe quelle cabane, mais LA cabane, celle où ont bivouaqué les Capitaines.
Les portières s’ouvrent, claquent, le C4 reste en plan au milieu du carrefour forestier et la meute se disperse dans la forêt à l’assaut de LA cabane.
Taguée de tous côtés, c’est dommage…ou pas, finalement, car les couleurs lui donnent un air pimpant, je dirai ; mais pour nous, elle est magnifique ; nous l’avons tant cherchée !
Nous poussons la petite porte…waouh…il y aurait un sacré ménage à faire.
Sur une table de fortune des bouteilles de bière, une de vodka et une de whisky jack Daniels…ah ouaaaais ! Toutes sifflées, évidemment … lol. mais pas de Rhum !
Deux âtres, dont un qui sert de barbec, sûrement, et au mur, sont pendus des grills. Nous avisons l’âtre le plus petit et décidons d’y faire une flambée.
De nouveau, la meute s’éparpille à la recherches de brindilles et petit bois et bientôt les couleurs lumineuses et le ronflement chaleureux de la flambée donnent vie pour quelques instants à la cabane
des Capitaines. La cabane est rapidement « un peu » enfumée et Olivier, notre Capitaine ouvre la fenêtre. Nous prenons des photos’ des selfies devant la cheminée, puis nous sortons avant d’être enfumés, nous aussi.
Pique-nique devant la cabane, assis sur des souches ou de grosses pierres. La forêt a été éclaircie, elle est bien entretenue. J’aperçois deux énormes « Pieds Bleus » tellement bleus, qu’ils en sont même violets.
Je partirai bien un moment à la cueillette mais le temps nous est compté, nous avons tant de choses à découvrir.
Avant de quitter la cabane, je lis les tags sur les murs, des fois que j’y reconnaîtrai le nom d’un camarade Levasseur, mais non, tant pis et nous laissons discrètement sur un mur le nom de notre équipage
« Cap Canaille ».
La flambée se termine et nous sortons en refermant la porte
Un dernier regard à la cabane et nous repartons vers notre prochain objectif.
Étape 1 accomplie.
Nous suivons notre itinéraire et arrivons bientôt à destination. Olivier gare le C4 et nous montons le sentier durant quelques minutes.Le vent souffle pas mal ici et plus nous montons, plus il prend de la puissance.
Arrivés au sommet, sur le plateau, il nous déporte presque. À moins de cent mètres de là, une grande statue de Saint S. érigée au sommet d’un bien curieux édifice. Une minuscule coursive permet un point de vue à 360° , sur le village, que de là-haut saint S. protège, sur les abbayes, l’une des chapelles que nous irons voir et les « fameuses piscines ». Photos, vidéos et le vent toujours aussi puissant. Nous repartons, direction, les piscines, justement.
Étape 2 accomplie.
Sur la petite route, à la sortie du village, nous croisons un « papé » natif du coin. Nous lui expliquons que nous allons visiter les « piscines », un peu plus loin. Le papé sourit et répond : hé, si c’est les piscines que vous voulez voir, n’allez pas par là, vous n’y trouverez que la station d’épuration.
Oups….cette grande étendue grise que nous avons vue de là-haut et que nous avons prise pour les piscines est… une station d’épuration, beuuuh !
Il nous indique le chemin, à l’opposé et il nous raconte un petit bout de sa vie : – J’allais souvent par là bas avec mon père qui était en fauteuil roulant, c’etait notre promenade. Mais, mon père est mort il y a deux ans,
Il avait cent quatre ans et depuis, je n’y suis pas retourné. Je viendrais bien avec vous, mais j’ai d’autres projets pour la journée.
Petit moment de douceur et d’emotion.
Nous arrivons aux piscines, en effet, rien à voir avec une station d’épuration. Le petit chemin est raviné et le navire est en fâcheuse posture. Nous nous garons plus bas et remontons à pied.
Étape 3 accomplie.
Direction, enfin, La Chapelle.
Tout est là ; La Chapelle, plus belle encore en réel, « l’Arbre », l’aire de pique-nique ou parfois peuvent tonitruer deux fois mille de son, le ruisseau, je dirais, pour aujourdh’ui en tous cas, petit torrent qui cascade à côté de La Chapelle. Et la cascade ? Elle est là, nous le savons, nous l’entendons, nous la cherchons et la trouvons.
Ah oui, quand-même ! Pas facile d’accès ! Nous crapahutons sur les bords, mais bientôt ça devient difficile. Nous y parvenons quand-même. Des photos ! Certaines prises pile-poli sous le même angle que la vidéo des Capitaines. C’est magnifique, on ne s’en lasse pas.allez, il est temps de rentrer, dans une heure et fera nuit et l’hotel est à vingt km.
Plus facile à dire qu’à faire. Le parcours du retour nous paraît plus difficile que l’aller. J’adopte une marche en crabe dos à la berge, les bras en croix et les doigts cramponnés à de maigres aspérités, mon pied droit glisse et je perds mon appui, ça devient critique.
Help…je glisse…je gliiiisse !!! Mais où est passé l’equipage ? Ah, oui ! Le Capitaine récupère en faisant la sieste dans le vaisseau en compagnie de son moussaillon.
Et les deux autres ? Je regarde le torrent un peu plus haut et… je les vois.
Si je ne m’etais pas trouvée moi même en si fâcheuse posture, le spectacle qui s’offrait à moi à ce moment là, m’aurait fait MDR !
Sabine, tétanisée au milieu du torrent, perchée sur la pointe d’un rocher et sur le bord, mon Gabriel tentant de traverser sur des pierres instables pour aller la secourir.
Trop… c’est trop, j’abandonne, je lache prise et plouf, dans l’eau j’usqu’aux mollets. Même pas mal ! L’eau est glacée. Je cherche du regard les deux autres naufragés ! disparus !
Bon, s’ils avaient été emportés par le courant, je les aurait forcément vus passer devant moi… hahaha !
Tout ça pour éviter de se mouiller les pieds, car en réalité Il n’y a pas plus de 40 cm d’eau à cet endroit du torrent.
Je finis par rejoindre les autres, nous reprenons la route et c’est un équipage un peu brouillon qui pénètre dans le hall de l’hotel.
Malgré tout :
Étape 4 accomplie
Dimanche 18 Novembre 2018.
Nous quittons l’hôtel vers 9h30, la voiture chargée, car nous reprendrons la route en début d’après midi. Ne pas tarder, les routes et autoroutes bouchées par les gilets jaunes et on ne sait pas ce qui nous attend.
Pour l’instant, direction l’ardoisiere.
Nous grimpons allègrement le chemin, toujours enthousiastes et bientôt, les premières ardoises apparaissent devant nous sur le chemin.
Nous continuons encore à monter, nous croisons un joggeur, deux randonneuses et enfin, au détour du chemin… le!
Du moins ce qu’il en reste, car au fil du temps, les intempéries ont eu raison de ce géant d’ardoises, construction étonnante et impressionnante, mais précaire ; en contemplant cet amas d’ardoises pourtant si bien empilées, on a du mal à imaginer qu’il pouvait représenter une tête aussi majestueuse, une tête de statue de l’île de Pâques, un Moaï.
Nous en faisons le tour afin d’évaluer son envergure. Combien d’heures de travail a t’il fallu à ce jeune étudiant pour créer son œuvre ? Il paraît qu’il l’avait déjà restaurée une fois. Nous accomplissons notre petit rituel en gravant le nom de notre vaisseau sur une ardoise que nous déposons auprès du Moaï.
Étape 5 accomplie
Allez ! Direction, la seconde chapelle.
En chemin, nous apercevons une grande abbaye et décidons de faire un petit crochet dans notre itinéraire pour la voir de plus près.L’abbaye est ouverte au public.
Olivier gare la voiture sur le parking et nous nous engageons dans l’allée bordée d’hortensias géants sur un côté. L’abbaye est immense, son architecture magnifique. Nous montons les marches du côté droit du grand perron. Nous traversons la terrasse et pénétrons dans un vaste hall.
Finalement, rien de bien interessant à voir, seul le RdC est autorisé à la visite et le long et large couloir vide de même que le hall ne nous ont rien appris et nous repartons déçus.
Était-ce une bonne idée que dévier de notre but ? L’avenir tout proche nous répondra que non !
Ultime étape ! La petite route se transforme en chemin.
Et qui voilà, qui marche tranquillement et prudemment sur le bas côté ? Une vache ! En fugue, probablement.
En contrebas, à travers la haie d’arbustes nous pouvons apercevoir le sentier pédestre sur lequel, quelques randonneurs bien emmitouflés dans leurs parkas, bâtons norvégiens en main, se dirigent eux aussi vers la
Au bout du sentier, je reconnais le petit portillon, celui-là même dont parle la brochure et qui recommande de ne pas oublier de le refermer après notre passage.
Tiens, c’est peut-être parce qu’il est resté ouvert que la vache en a profité.
Le C4 grimpe tranquillement la petite côte caillouteuse et nous voici arrivés.
Un vent de folie, à faire pâlir de jalousie notre bon vieux mistral, souffle sa fureur sur l’immense plateau désertique où ne poussent que quelques plantes chétives.
Et là-bas, à environ cent cinquante mètres, elle est là, la , belle, rose, éclairée par les rayons de soleil qui ne rencontrent aucun obstacle pour l’éclairer et la réchauffer.
Elle semble attendre, accueillante, seule et isolée au milieu de nulle part, on se croirait… ailleurs !
Les randonneurs aperçus précédemment arrivent aussi et comme eux, nous nous emmitouflons car le vent d’Autan est redoutable.
Je tends la main vers le filet à l’arrière du siège conducteur pour y récupérer ma tablette… mais elle n’y est pas ! L’angoisse me gagne. Nous cherchons à l’avant, à l’arrière, Olivier vide le coffre, le moindre recoin est fouillé… rien ! C’est une catastrophe.
Je réfléchis, je revois le film…les photos de l’abbaye, le parking, j’ai posé la tablette sur le toit de la voiture, le temps de déposer ma parka dans le coffre et je l’ai oubliée.
Il faut retourner à l’abbaye, mais je sais bien qu’on ne la retrouvera pas.
Et ce vent, vent d’autan dont la légende raconte qu’il peut rendre fou…
Nous n’aurons vu la que de loin ! Le moral de l’équipage en prend un coup, notre bel enthousiasme s’effrite et même notre moussaillon affiche une triste mine.
Ben, c’est le destin. Je pense à toutes les belles photos de ce Week End et toutes les autres aussi etc etc ; bref, il n’y a pas mort d’homme, donc, ce n’est pas grave mais bien bien bien ch…!
Heureusement que mon chéri a pris quelques photos et Sabine aussi. ( une leçon à retenir : lorsqu’on est en groupe, ne jamais être le seul à prendre des photos souvenirs )
Étape 6 : … inachevée.
14h40, c’est le départ et à 22h, nous avons parcouru seulement 300km, pris dans les barrages des gilets jaunes. Nous sommes en Arles et Olivier décide d’y chercher un hôtel pour la nuit. Sage décision.
Lundi 19 Novembre 2018
Départ vers 9h30 et vers 12h30, nous sommes de retour à Cassis.
Chers Capitaines et camarades de jeu, les pirates du Cap Canaille espèrent que leurs aventures dans le Tarn, sur les traces des Capitaines, vous auront plu.
Capitaine Charly et Capitaine Sax, cette fois encore, grâce à vous et à travers une chasse au trésor passionnante, nous avons découvert une belle région de France. Merci à vous.
Ce fut un magnifique Week End… Rock’n’Roll ! ☠️
Bonjour,
Je suis très surprise qu’il n’y ait aucun commentaire suite à ce nouveau post de ma camarade Chelonia…
Ceux qui sont animés par cette chasse au Trésor n’ignorent pas l’utilité et l’opportunité que peuvent apporter les posts sur site….un complément d’information, de nouvelles vues…
Nous avons eu plaisir à vous faire partager notre aventure et notre enthousiasme et bien que ce soit une quête issue des recherches personnelles de notre meute, nous l’avons partagé spontanément et sans filtre …
C’etait dans un esprit de dynamique de partage, serait on les seuls à avoir cette vision des choses ?
L’esprit de meutes communautaires serait il utopique?
Serions nous devenus à ce point indifférents ou dédaigneux de l’effort fourni par autrui ?
N’oublions pas que c’est avant tout un jeu, ne ternissons pas trop tôt cet bel équipage….!
**********Le silence à sa propre éloquence, il me fait apprendre ce que je voulais comprendre**********
Madmoizailes Cigale pou CAP CANAILLE
Ouh… j’etais colère! Sans rancune Camarades.
CAP CANAILLE
Booon ! Un p’tit Boukman pour fêter ça